OHAKWARONT

OHAKWARONT

22 au 26 mai 2024

Pour la troisième année consécutive, le CCOV accueille des artistes Autochtones à Ohakwaront, un événement organisé par notre commissaire invitée Ivanie Aubin-Malo dans le but de répondre aux besoins changeants des créateurs Autochtones.
Cette année, les cofondatrices de Weather Beings, Moe Clark, vocaliste et performeuse métisse, et Victoria Hunt, dramaturge, danseuse et chorégraphe Mâori, bénéficieront d’un espace et d’un temps d’exploration et de partage autour de leur projet kiwâsênaw kâ-kitocik : luminous thunder.

Elles pourront également tisser des liens avec les artistes émergent·es du projet Eka Shakuelem en partenariat avec le FTA. S’appuyant sur des principes qui animent au-delà des liens de parenté humains et qui font appel à l’avenir de la brillance et du savoir autochtone, cet atelier invite les participants à élargir leur imagination et à se mettre à l’écoute des processus et des cycles intimes qui se déroulent à l’intérieur et autour de nous. Cet atelier immersif de plusieurs jours explore le corps, la voix et la perception de soi. En s’appuyant sur les principes du Body Weather en tant que pratique d’entraînement et de performance, nous favoriserons une profonde prise de conscience de l’état de changement en constante évolution à l’intérieur et autour du corps. En travaillant avec des pratiques d’improvisation vocale qui développent les perceptions du silence, de la respiration, du tonus, du mimétisme vocal et des corps résonnants, nous explorerons nos relations au son comme catalyseur d’états transformateurs.

À l’issue de la résidence, les deux artistes présenteront l’aboutissement de leur projet lors de Spark organisé au Studio 303 le 27 mai 2024.

OHAKWARONT LA GENÈSE

En 2019, souhaitant accentuer son soutien envers les artistes autochtones, le CCOV a lancé une consultation auprès de Soleil Launière, Emilie Monnet et Lara Kramer. De ces discussions est née la décision que le CCOV consacrera désormais des ressources afin d’organiser un événement annuel qui mettrait à l’honneur la créativité artistique de la communauté autochtone urbaine de danse. 

Suite à cela, en 2020, Ivanie Aubin-Malo a accepté de collaborer avec le CCOV afin de prendre la suite de cette consultation et d’imaginer les contours que pourrait prendre cet événement annuel. Finalement, c’est en 2021, grâce à MAQAHATINE*, une de ses initiatives, que les premières graines d’OHAKWARONT ont été plantées. En effet, MAQAHATINE invitait des danseurs et danseuses autochtones à huis clos dans le but de se réunir, se rencontrer et développer des liens relationnels. Justement, c’est lors de ces moments de partages qu’iels ont émis le souhait de pouvoir, à l’avenir, renforcer leurs nouvelles relations en y intégrant un processus de création.

C’est en réponse à l’expression de ce désir qu’OHAKWARONT est né!

*Rendu possible grâce aux ressources de Tangente et L’Agora de la danse.

Pourquoi le mot OHAKWARONT ?

Message d’Ivanie Aubin-Malo

“ Ohakwaront signifie Héron en Kanien’keha et trouve ses racines dans un processus de réflexions enrichi par le précieux soutien de Kevin Deer, aîné Kanien’keha:ka, Lucy Fandel et Catherine Boivin.

Pour trouver un nom à cet événement j’ai tout de suite été inspiré par ce lieu situé au troisième sous-sol de la Place des Arts. Là-bas, la création naît, presque en secret, sous la surface de la terre et j’ai très vite fait le parallèle avec l’idée d’une semence : des graines d’inspirations artistiques qui s’ancrent pour grandir et s’épanouir.

Selon moi, cette image résonne tout autant pour la communauté autochtone urbaine de danse. Elle opère presque secrètement, dans les entrailles de la Terre où tout, en s’enracinant dans l’ombre, croît vers le soleil.

Avec ces évocations en tête, j’ai entamé une première conversation inspirante avec Kevin Deer. Je l’ai ensuite relatée à Lucy Fandel qui en a tout de suite perçu un symbolisme qu’elle a su traduire en dessin par une graine qui croît.

Au cours de notre seconde conversation avec Kevin, je lui ai partagé le dessin de Lucy et il y a vu la silhouette du héron.

Kevin Deer, à mes côtés tout au long de ce processus de recherche, s’est renseigné sur la signification symbolique du Héron et voici ce qu’il a trouvé :

Le Héron demande de suivre notre intuition et de commencer le cheminement de l’épanouissement de soi.

Le Héron propose de continuer de développer ses aptitudes qui nous amènent à une plus grande force intérieure.

Il nous montre aussi l’importance d’être en relation avec le grand tout, démontrant également l’importance d’être dans sa pertinence, sur notre chemin propre…

À ce moment précis on a su qu’on avait trouvé notre appellation qui se traduit par Ohakwaront en Kanien’keha.

Un grand merci à Catherine Boivin qui a su honorer toutes les étapes de cette histoire  en logo.”

Illustration : Catherine Boivin