Jean-Sébastien Lourdais

Jean-Sébastien Lourdais – Fabrication Danse | Bleu


Nouvelle création du Québécois d’adoption Jean-Sébastien Lourdais, Bleu est une expérience liée au sensible autant qu’à la sensation. Chorégraphe atypique, il fait ici matière première du corps de la danseuse soliste Sophie Corriveau. À travers les yeux bleus de celle qui danse depuis plus de 20 ans, on pénètre dans la mémoire de son corps qui sous l’effet de son souffle semble se liquéfier. Dans cette performance à la limite d’une transe éveillée, elle donne l’impression d’assister à un événement chamanique, un rituel ancestral quasi apocalyptique. Par un travail de présence d’une très grande exigence, elle fait naître cet instant saisissant où le temps n’existe plus, fait résonner à l’intérieur de nous des états conscients familiers, stimulant des souvenirs enfouis, nous rapprochant de nous même, des autres et de plus grand que soi. C’est le vertige du mode d’être et de sentir qu’elle donne à voir. Cette œuvre d’anti divertissement à la croisée de l’étrange et du sublime impose un certain lâcher-prise et ne manquera pas de troubler la réception du spectateur. Une ébauche de cette œuvre a été présentée sous forme de laboratoire chorégraphique au Festival 30/30 Les Rencontres du court à Bordeaux en 2016 et sera diffusée en première à Montréal au Printemps 2018.


Si, en 15 ans de carrière, il est resté constant dans sa détermination et radical dans ses choix, Jean-Sébastien Lourdais est passé d’un univers de tensions physiques et psychiques, à la fois drôle et dérangeant, à une approche sensorielle exigeant du spectateur ouverture, patience et attention. Originaire de Bretagne, il étudie la danse contemporaine, la danse classique, le jazz moderne et la danse-théâtre en France et débarque à Montréal en 1997. En 2001, un bac en danse en poche, il crée Un beau matin du 21 juin. On y trouve déjà le déséquilibre gestuel et le dysfonctionnement qui fondent son esthétisme, et jusqu’en 2010, il mettra en scène des personnages hors-normes en perte de contrôle, terrassés par le doute, la peur ou la douleur, ramenés à une animalité brute et explosive par les agressions répétées d’une société qui les contraint et les exclut. Le malaise imprègne Défaut de fabrication, qui donne son premier nom à la compagnie qu’il rebaptisera par la suite Fabrication Danse, ainsi que Règlement de compte, Le lait de la vache, Toutou Kaputt et Contrôle/Réaction. Avec le solo Vers, Lourdais prend un virage inattendu, se détournant de la théâtralité pour un travail sur l’état. Suivront deux œuvres de commande, Trois Peaux pour la compagnie Montréal danse et Étrange, pour le Toronto Dance Theatre, qui lui vaut une nomination aux prix Dora Mavor Moore en 2012. En 2014, à l’Agora de la danse, Milieu de nulle part s’annonce comme un laboratoire de présence où il entreprend la dé-domestication du corps qu’il poursuit avec La chambre anéchoïque à l’affiche du FTA 2015 ou encore Bleu, laboratoire de recherche et courte pièce soliste pour la danseuse Sophie Corriveau présentée au Festival 30/30 Les Rencontres du court à Bordeaux en 2016. Cette même année, il est amené à présenter la reprise de la pièce Milieu de nulle part à Bilbao, en Espagne.

Distribution


Chorégraphe : Jean-Sébastien Lourdais
Collaboration à la création : Sophie Corriveau et Martin Bélanger
Interprète : Sophie Corriveau
Dramaturge : Martin Bélanger
Direction de l’interprète en somatique : Mariko Tanabé 
Performeur en son en direct : 
Ludovic Gayer
Lumière : Jean-Jauvin

Photo: Georges Dutil_Milieu de nulle part_Interprète : Sophie Corriveau.